Connaître et comprendre les cancers et leurs traitements
La question du temps dans l’immuno-oncologie (IO) est complexe. En effet, les durées de traitement et de suivi, leur fréquence, les délais et les durées de réponse sont plus variables et moins prévisibles que dans d’autres traitements anticancer.
FRÉQUENCE ET DURÉE DES CURES D’IO
Actuellement, tous les médicaments d’immunothérapie sont administrés sous forme de perfusion en intraveineuse. Selon les cas, vous la recevez toutes les 2, 3 ou 4 semaines. L’infusion du produit dure entre une demi-heure et une heure. Mais comme elle doit toujours être précédée d’une prise de sang, il faut prévoir une demi-journée à l’hôpital. Certains centres du cancer proposent aux patients de faire leur prise de sang la veille de la cure. Ce qui permet de gagner du temps le jour même.
LES RÉPONSES AU TRAITEMENT
Quand l’immunothérapie agit efficacement sur le cancer, on dit que le patient «répond» au traitement.
QUAND SAIT-ON QUE L’IO EST EFFICACE ?
« Les délais de réponse à une immunothérapie sont moins clairs que dans d’autres traitements », prévient la Dr Sandrine Aspeslagh, oncologue-immunologue à l’Institut Jules Bordet. « Pour la majorité des patients, si réponse il y a, elle est constatée après 2 ou 3 mois d’immunothérapie. Chez certains, c’est (beaucoup) plus rapide : on peut voir une différence après la première infusion. Chez d’autres, en revanche, une réponse n’est constatée qu’après 4, voire 5 mois de traitement, mais c’est très rare. »
LA DURÉE D’UN TRAITEMENT D’IO
La durée d’un traitement d’IO dépend de plusieurs paramètres : le stade de votre cancer, la réponse au traitement, la présence et de la nature des effets secondaires, dans quelle mesure ceux-ci affectent votre qualité de vie, etc. Actuellement, il y a donc plusieurs cas de figure :
BILANS ET CONSULTATIONS
Les patients sous immunothérapie doivent se rendre régulièrement à des consultations médicales. Ainsi, chaque cure est précédée d’une consultation « proche », souvent assurée par des médecins-assistants. Le but : s’assurer que vous supportez bien le traitement et examiner le résultat de la prise de sang, réalisée avant chaque cure, pour détecter d’éventuels effets secondaires (hépatiques et hormonaux, notamment). Les bilans avec votre oncologue ont lieu toutes les 2 à 4 semaines pour faire le point général sur le traitement.
Outre la prise de sang, vous devez aussi régulièrement passer un scanner (environ tous les 2 mois) afin d’objectiver la réponse au traitement.
GUÉRISON OU RÉMISSION?
Un patient est dit en rémission lorsque les examens médicaux (scanner, prise de sang, etc.) ne détectent plus aucun signe de cancer. Avant, la plupart des médecins considéraient un patient guéri de son cancer après 5 ans de rémission. Aujourd’hui, le corps médical n’aime plus trop parler de guérison.
« Non pas qu’il n’y en a pas, mais on ne peut pas tout à fait exclure le risque de récidive ou de second cancer (2) », explique le Dr Aspeslagh. « En effet, même si la tumeur a disparu, il peut rester quelques cellules cancéreuses dans l’organisme, indétectables avec les moyens actuels (3). »
ET APRÈS ?
C’est justement pour détecter une éventuelle récidive ou un nouveau cancer que les patients en rémission continuent d’être suivis par le corps médical. La première année, les consultations de suivi et les examens de routine (prise de sang, scanner, etc.) sont généralement programmés tous les 3 mois. Ensuite, c’est au cas par cas. Souvent, une visite annuelle est recommandée.
Date de mise à jour du texte : Octobre 2023
***notes***
(1) Un traitement est dit adjuvant lorsqu’il suit un traitement principal qui est censé avoir retiré ou détruit toute(s) la (les) tumeur(s). Le traitement adjuvant a alors pour but de prévenir une récidive locale ou des métastases.
(2) Un second cancer est à différencier de la récidive puisqu’il s’agit d’une nouvelle maladie. Les risques de seconds cancers sont plus élevés après un mélanome ou un cancer du sein, par exemple.
(3) Certaines biopsies liquides permettent de détecter des cellules cancéreuses, mais ce type d’examens est encore au stade expérimental et n’est pas utilisé en routine clinique.
***remerciements***
Merci au Prof. Sandrine Aspeslagh, oncologue à l’UZ Brussel, pour sa collaboration à cet article.
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